J-5

J-5 Le stress monte, parce qu'on veut que tout soit parfait pour notre petite Héritière...

     Lavage des cordes, colliers, seaux... Grosse douche pour Héritière qui est toute blanche une fois tondue et passée au shampoing. Petit massage avec les brosses au passage parce qu'on la traite comme une vraie Star!

      Préparation du stand et de la malle avec toutes nos affaires! On fait des listes, tout plein de listes pour ne rien oublier!
  • Qu'est-ce qu'on emmène?
  • Qu'est-ce qu'on achète?
  • Qu'est-ce qu'on mange au petit dej?
  • Et le planning pendant le salon?
  • ....

On dort vache, on mange vache, on pense vache!!!

Visite East Balt

       Lors des visites du Domaine 2, Maude a pu découvrir l'usine de East Balt. C'est une usine d'agroalimentaire fabriquant des pains appelés des buns à l'internationale: elle est présente sur 4 continents et dans 12 pays. L'usine est en sa totalité automatisée afin de fabriquer le pain parfait pour hamburger.

       Une fois la fabrication finie,  les buns sont envoyés sous forme "frais" ou "congelé" dans un délai de 1 à 2 jours aux entreprises (McDonald, Charal ...).



Chaine de production


     Maude a pu visiter le site de Fleury Merogis. Celui-ci possède deux sites de productions, et il détient plus de 100 recettes.

Différents types de buns

       Cette visite nous a permis de se rendre compte de la place d'un ingénieur dans une industrie agroalimentaire. De plus, on a pu comprendre l'importance des règles d'hygiène et de contrôle de qualité sanitaire.


J -7

J-7 avant le top départ du TNLA.

      La pression monte ... Place aux imprévus (on se fait voler les affiches pour le stand à la gare de Lyon ) et aux derniers préparatifs .... encore quelques signatures pour la vache ! 

      On répète notre présentation, on fait marcher la vache et on la douche, voila nos journées types ! Mais on l'aime notre Heritière, qui devient de plus en plus câline. 

     On ne peut plus se promener à Paris sans penser au salon. Les affiches sont partout meme dans le métro ! 

Elle est  si mignonne Cerise !


On a hate que ça commence !!

Visite d'une usine, Tereos

      L'année prochaine il nous faudra à tous les cinq choisir un domaine d'étude pour nos deux et troisième années à AgroParisTech. Nous avons le choix entre 4 domaines:
  • Agronomie, productions agricoles.
  • Agroalimentaire.
  • Environnement et forêt.
  • Santé et biotechnologies.

     Pour nous aider à définir notre orientation nous avons deux semaines de cours d'introduction aux domaines. C'est dans ce carde que des visites en milieux professionnels sont organisées. Claire et Guillaume ont visité un grand site industriel de fabrication de bioéthanol à partir de grains de blé. Ce site appartient au grand groupe mondial Tereos et est situé à Lillebonne, près du Havre. Lors de cette visite Claire et Guillaume ont rencontré le directeur du site ainsi que deux ingénieurs qui leur ont expliqué le fonctionnement de l'usine.

Process:
     Le but de l'entreprise est de fabriquer du bioéthanol 99% (c'est à dire qui contient 1% d'eau seulement) à partir de grains de blé. Le bioéthanol est donc le produit final de la transformation qui se fait grace à des broyages et tamisage des grains puis de la farine, suivit de nombreuses fermentations réalisées par des levures. Mais lors de ces différentes étapes de process, beaucoup de composés du blé sont non exploités dans la fabrication du bioéthanol. L'entreprise a donc mis en place plusieurs autres systèmes de transformation pour valoriser ces "déchets" en coproduits utilisés en alimentation animale ou en alimentation humaine:
  • Gluten (utilisé en panification, boulangerie).
  • Drèches (concentrés pour bétail).
  • Protéines (en poudre ou en granulés).
      Ainsi les seuls vrais déchets de l'usine sont la paille et les graviers reçus dans les camions transportant le blé.

L'usine transforme ainsi 800 000 tonnes de blé par an et fabrique:
  • 200 000 m3 d'éthanol.
  • 50 000 tonnes de dextrose.
  • 56 000 tonnes de gluten.
  • 230 000 tonnes de Wheat feed (drèches).
Tereos by nitgh


     Le bioéthanol est utilisé en biocarburant et est ajouté à l'essence à hauteur de 10% pour du sans plomb 95 E10 par example.

Question d'agronome:
    Pourquoi utiliser une ressource alimentaire en énergie dans un contexte de déficit alimentaire mondial? Un des éléments de réponse est que le blé utilisé par Tereos est produit sur des parcelles qui sont en temps normal laissées en jachère et sont non exploitées car de mauvaise qualité. Donc l'argument est que plutôt que de laisser ces parcelles à l'abandon, autant les rendre productives un minimum. En effet la fabrication de bioéthanol ne nécessite pas d'avoir de bons rendements, ni une variété particulière de blé, ni une qualité élevée du grain. Il s'agit plutôt d'un complément de revenu pour l'agriculteur.


L'équipe s'équipe

          Parce qu'au salon on ne rigole pas avec la sécurité, aujourd'hui toute l'équipe est allée dans une boutique spéciale équipement de sécurité. Ainsi chaussures et gants de protections ont été achetés pour les cinq membres de l'équipe TNLA.

L'équipe TNLA a retourné la boutique....
   


           Héritière peut nous monter sur les pieds, personne ne criera, ni ne fera de grands gestes, pas de bobo, la sécurité absolue!

En plus d'être solides elles sont jolies!!

Maude teste les brosses

       Parce que nous sommes très consciencieux et que nous souhaitons le meilleur pour nos vaches, après que Claire ait essayé les logettes, c'est au tour de Maude de tester l'efficacité et la souplesse des brosses automatiques!
Ajouter une légende

         En effet comme Maude nous le montre, lorsqu'une vache passe sous la brosse et exerce une pression dessus, celle-ci se met automatique à tourner pour frotter énergiquement la peau des vaches. Cela permet à la fois de nettoyer les vaches pour les maintenir propre le plus possible et en même temps procurer une sensation de bien-être. Elles font donc partie intégrante de l'aménagement des bâtiment dans le but d'optimiser le bien-être animal. (cf article Bâtiment et bien-être animal)


Un après-midi à la ferme

       Cette après-midi, il faisait soleil, et après les dures semaines de partiels, il flottait dans l'air comme une envie de détente. Et quoi de mieux qu'une petite excursion à le ferme pour souffler un peu?

Julien, prof de contention
        En début d'après-midi, Claire et Julien se sont rejoints à la stabulation pour s'entrainer à l'épreuve de contention. Julien étant en CS Bovin lait, c'est lui qui nous donne des cours pratiques pour que l'on soit au top le jour J. Ensuite nos deux comparses ont eu le droit à leur balade quotidienne mais cette fois-ci sous un grand soleil. Sans oublier de dire bonjour aux clients de la boutique ou simples visiteurs de la ferme. Pour finir une tendre séance câlins et brossage pour avoir le réconfort après l'effort.

       Maude est ensuite venue à la ferme pour boucler les veaux et faire la traite, c'était son week-end de travail, avec Corentin, un vacher de la ferme.

      Pendant ce temps Claire et Julien sont allé donner un coup de main à Florence, bergère, pour boucler les agneaux nés le jour même ou la veille. 


Alors il pèse le combien l'agneau Claire?

Maim du lait!
       Puis arrivé 16h30, l'heure du goûté pour les agneaux. Une foule de visiteurs ont ainsi pu donner le biberon aux agneaux. Ensuite Claire a réalisé son premier agnelage en suivant les conseils de Florence. Deux agneaux sont ainsi nés sous les yeux émerveillés des visiteurs.

Foule à le bergerie

      Pour ne pas s'arrêter en si bon chemin, Alex rejoignit Claire et Julien pour aller visiter la chèvrerie de l'INRA, située juste à coté de la ferme.


Cette journée fut riche en émotions et découvertes!

La chevrerie INRA de Grignon

     Claire a pu assister à la traite des chèvres à l'INRA (Institut National de Recherche Agronomique) situé juste à coté de la ferme de Grignon. Elle en a profité pour poser pleins de questions sur l'élevage caprin.

Les races:
     A l'INRA deux races de chèvres sont présentes, les Alpines (marron et noire) et les Saanens (entièrement blanche). Elles représentent à elles deux les races majoritaires en France. En effet se sont les meilleures productrices de lait.

Race Alpine

Race Saanen


La traite:
      La traite commence le matin à 7h et se termine à 8h30 pour reprendre l'après-midi à 15h et se finir à 16h30. Il y a actuellement 120 chèvres à la traite dont une vingtaine de chevrettes qui viennent de mettre bas pour la première fois. Les chèvres ont seulement deux quartiers (contrairement à la vache qui en a quatre). Une chèvre produit entre 3 et 6 litres de lait par jour. A l'INRA de Grignon la traite se fait grâce à un roto (salle de traite rotatoire) de 10 places chacune équipée d'un compteur de lait individuel.

Les maladies liées à la production laitières:
       Comme les vaches, les chèvres sont également atteintes de mammites notamment après la mise bas. En revanche elles ne souffrent pas de fièvre de lait comme c'est parfois le cas en production laitière chez les bovins.

Devenir du lait:
       L'INRA vend la majeure partie du lait à des laiteries privées. Le reste est transformé directement sur place à la laiterie de la ferme de Grignon. Ce partenariat permet de proposer aux clients des yaourts au lait de chèvre qui ont un goût très spécifique. Avis aux amateurs!
Yaourt de chèvre vendu à la ferme de Grignon


La reproduction:
       Une chèvre atteint sa maturité sexuelle à environ six mois et fait son premier chevrôtage (mis bas) à seulement un an (contre deux à trois ans pour une génisse). La mise à la reproduction se fait en septembre, lorsque les jours raccourcissent car les chèvres deviennent fertiles à cette période. Elle se fait soit par IA (Insémination Artificielle) soit par monte naturelle. La durée de gestation est de cinq mois et la période de chevrôtage s'étend de janvier à février. Une chèvre donne naissance à deux ou trois chevreaux en moyenne par mise bas et par an.

Les chevreaux:
        Les chevreaux sont placés en nurserie sous des lumières rouges chauffantes, juste après leur naissance, pour assurer leur survie. Ils reçoivent le colostrum de leur mère, c'est le lait que produit la chèvre juste après la mise bas: il est très riche et permet au chevreau de développer son système immunitaire. Ensuite ils sont nourris avec du lait en poudre réhydraté grâce à un DAL (Distributeur Automatique de Lait). A un mois et demi environ, les chevreaux ont du foin à leur disponibilité pour les habituer petit à petit à une alimentation solide avant le sevrage qui se fait à trois mois. Les femelles sont gardées à l'INRA pour renouveler le troupeau.  Les mâles sont quant à eux vendus soit à l'abattoir lorsqu'ils ont atteint les 12-13 kilos, soit à des éleveurs qui souhaitent compléter leur cheptel.

L'alimentation:
        Les chèvres adultes ont une ration composée de foin, de luzerne, de pulpe de betterave et de concentrés. L'INRA achète tous les aliments, elle ne possède pas de terre pour les produire elle-même, il s'agit donc d'un élevage hors sol.

Les expérimentations:
Table INRA
        L'INRA est un établissement à vocation de recherches, les chèvres font donc l'objet d'expérimentations, comme les vaches de Grignon. Hors période de chevrôtage, les techniciens et chercheurs analysent la digestibilité des différentes rations données aux chèvres pour ensuite établir les tables INRA qui servent à confectionner les rations dans tous les élevages de France.



Les antibiotiques en élevage

Un antibiotique qu'est-ce que c'est?
       Il s'agit d'une molécule qui permet soit de tuer les bactéries soit de stopper leur croissance et multiplication. L'antibiotique agit le plus souvent sur la paroi des cellules bactériennes, élément indispensable à leur survie, en les détruisant ou en inhibant leur synthèse. Les antibiotiques sont donc très utilisés en médecine humaine et vétérinaire pour soigner les maladies infectieuses d'origine bactérienne.

Comment les antibiotiques sont utilisés en élevage? 
       Les antibiotiques peuvent avoir deux fonctions en élevage:
  • Servir de médicament pour soigner les maladies infectieuses comme dit précédemment.
  • Booster les performances des animaux d'élevage. En effet certains antibiotiques lorsqu'ils sont ingérés par les animaux et donc utilisés comme additifs, sélectionnent les bactéries très efficaces dans l'appareil digestif. Ainsi la digestion est elle même plus efficace et par conséquent les productions de lait ou de viande le deviennent aussi. Cependant les antibiotiques utilisés à cette fin ont été interdits par l'Union Européenne en 2006 dans le but de limiter leur consommation excessive. Dans certains pays comme en Amérique du Nord ces antibiotiques sont toujours utilisés par les éleveurs qui n'ont pas les mêmes normes de production à respecter qu'en Europe.

Pourquoi les antibiotiques c'est pas automatique?
      On entend souvent ce slogan et c'est dans cette optique que les antibiotiques utilisés comme additifs ont été interdits dans l'Union Européenne. En effet si l'on consomme les antibiotiques de manière excessive, les bactéries s'y adaptent et développent des résistances, ce qui les rend plus difficile à combattre. Il faut donc minimiser leur consommation et n'y avoir recours que lorsque ceci est véritablement nécessaire. Le Plan Ecoantibiotiques 2017 à été mis en place pour réduire de 25% la consommation d'antibiotiques.

Comment et quand décide t'on de les utiliser?
       En élevage les animaux sont le plus souvent regroupés dans des bâtiments ce qui favorise la propagation rapide des agents pathogènes. Deux situations peuvent se présenter aux éleveurs:
  • Très régulièrement l'élevage est atteint d'une infection qui touche beaucoup d'animaux, l'éleveur peut décider de traiter ses animaux en prévention avant que la maladie ne se déclare. Il y a donc un risque de traiter des animaux sains sans certitude que la maladie ne frappe cette fois-ci et donc d'utiliser des antibiotiques à tord. Mais si la maladie frappe alors on aura minimisé ses effets et donc les pertes économiques et animales. On appelle cela la Prophylaxie, ou principe de prévention.
  •  Si un ou plusieurs animaux sont atteints d'une infection bactérienne, il se pose alors la question de savoir si l'on traite seulement les animaux en question ou tous les autres animaux par mesure de prévention. Ici on a un risque de traiter des animaux sains à tord mais cette méthode permet de traiter des animaux en état d'incubation de la maladie et de limiter sa propagation. On appelle cela la Métaphylaxie.
      La Métaphylaxie est toujours privilégiée car elle présente un moins gros risque d'utilisation excessive d'antibiotiques.

Est-ce qu'on mange des antibiotiques via notre alimentation?
     Les consommateurs ont souvent la crainte d'ingérer des antibiotiques via la viande, le lait ou encore les œufs. En effet le taux Zéro antibiotique est impossible. Mais une LMR (Limite Maximale de Résidus) est fixée de telle sorte que les produits alimentaires issus d'élevage contiennent une quantité minime d'antibiotiques n'impliquant pas d'effet sur l'organisme humain. Ainsi chaque produit est contrôlé de manière très stricte. Par exemple le lait est jeté lorsqu'une vache est traitée aux antibiotiques pour soigner une mammite. De même les animaux recevant un traitement ne peuvent pas être envoyés à l'abattoir dans un délais obligatoire après la fin du traitement. Pour les produits importés, là aussi les contrôles sont très stricts et automatiques. Si un produit ne provenant pas de l'Union Européenne ne respecte pas les normes fixées, alors elle est en droit de le renvoyer au pays exportateur.
Antibiotique injecté dans le quartier atteint d'une mammite


       La consommation d'antibiotiques en santé humaine est également très importante et constitue une des questions majeures de la gestion de la santé dans notre pays. Nous en consommons très peu dans notre alimentation en réalité, en revanche notre consommation volontaire d'antibiotiques est à remettre en cause.




Fièvre de lait

       On entend souvent parler de la fièvre de lait, mais de quoi s'agit-il?

       La fièvre de lait survient le plus souvent après les premières traites suivant le vélage.

Le symptômes
  • Phase 1: La perte d’appétit, diminution de l’abreuvement, qui conduit à l’arrêt de la rumination.
  • Phase 2: la vache se couche, la fréquence cardiaque augmente, la température diminue.
  • Phase 3: l’animal sombre dans le coma, qui mènerait à la mort en cas de non intervention vétérinaire.

Mécanisme:

        Avant le vêlage les vaches sont taries pendant deux mois, ce qui signifie qu'elles ne produisent pas de lait. Il n'y a donc aucune exportation de calcium vers la mamelle durant cette période. Après le vêlage la production laitière reprend brusquement, ce qui implique une exportation très importante et soudaine de calcium vers la mamelle. Celui-ci est puisé dans un premier temps dans le sang ce qui fait chuter très rapidement le taux  de calcium sanguin, on appelle cela une hypocalcémie. Dans le cas d'un animal sein, trois hormones vont être rapidement sécrétées pour délivrer le message de déstockage du calcium par les cellules et ainsi faire ré-augmenter la calcémie. Chez les animaux atteints de fièvre de lait les cellules n'ont pas les récepteurs au message en quantité suffisante, celles-ci ne déstockent donc pas leur calcium et l'animal reste en état d'hypocalcémie, induisant les symptômes décrits précédemment.


Soin à apporter:

       Une perfusion de calcium peut être prescrite dans le cas d'une hypocalcémie, d'une part pour pallier le manque de calcium sanguin, d'autre part pour réactiver le mécanisme de déstockage du calcium cellulaire.


Prévention:

        Lors du tarissement, il est possible de limiter l'apport en calcium afin d'éviter des excès qui pourraient accroitre la différence de calcémie après la première traite.